Choléra à Bidjouka : CAS URGENT, RIPOSTE GÉNÉRALE
C'est tout l'arrondissement qui s'est levé comme un seul homme pour riposter contre l'épidémie du choléra qui voulait faire son nid à Bidjouka. Suite à une alerte d'un cas suspect, le sous-préfet Isidore TCHOFFO, était à la tête d'une campagne de désinfection en présence d'une équipe du district de santé de lolodorf.
Plus
de peur de mal au village Bidjouka. Les populations peuvent désormais dormir
sans crainte face à l’épidémie du choléra. Après la descente de l'équipe cadre
du District de santé de Lolodorf, un cas
suspect a été détecté sur les 15 cas contacts. Une mission qui a été conduite
par le sous-préfet Isidore TCHOFFO, le Maire de Bipindi, Elias
Bilong. Il a été accompagné pour la circonstance du Dr Oyono Bekolo Serges,
pharmacien et Chef de Centre Médical de Bipindi, du Délégué du Minjec de
Bipindi,M. Zenker Felix Yorge, ainsi
qu’une forte délégation des personnels de santé. Cette descente s’inscrit dans
le cadre des missions de sensibilisation et d'animation populaire du Centre de
santé de Lolodorf. Après des échanges avec les populations dudit village, 15
cas contacts ont été recensés parmi lesquels 1 cas suspect. A cet effet, un Test
de Diagnostic Rapide a été effectué sur ce cas suspect. Même si le résultat s'est révélé être négatif. Il n’en demeure pas moins que l’inquiétude
plane sur le village Bidjouka.
La riposte
Cependant,
les cas suspects des malades exposés au choléra, ont été évacués à l’hôpital d’Ebome,
même s’ils ont été positifs au TDR. Ils restent en attente de la confirmation
du Centre Pasteur de Yaoundé. Des résultats qui vont permettre de confirmer des
cas confirmés au Cholera. Le
District de santé de Lolodorf, tient à rappeler pour l'instant, qu’il s'agit de
cas probable de choléra. Dans le
cadre de la riposte contre le choléra, l’équipe de sensibilisation a ainsi procédé
à la désinfection des maisons des 2 patients évacués ainsi que les bâtiments de
l'école de Bidjouka Bambi. Les toilettes de l'école et de l’ensemble des maisons
ont subi le même sort. C'était une occasion pour les Élites du village Bidjouka et de l'arrondissement en général , de s'unir autour d'une même cause pour mettre à la disposition des populations (au CSI) des Aquatabs question de barer la voix à cette épidémie. Ils vont permettre de rendre l'eau potable avant consommation. Le CMA se chargera de
redistribuer ces Aquatabs dans toutes les formations sanitaires de
l'arrondissement gratuitement. L’occasion a été donnée d’échanger avec S.M
MASSILA de la communauté BAGYELIE et le Directeur de l'école. Des échanges qui
ont permis de signaler, qu’il n’existe aucun cas de diarrhée ou de vomissements
à date. Le village Bidjouka reste tout de même en alerte. Dans le cadre de la
prévention face à l’épidémie du choléra, un dispositif est mit à la disposition des populations de
l'eau de javel et du carburant pour le déploiement sur le terrain.
Il faut tout de même le rappeler que cette résurgence avait été prévenue par le Docteur BINZOULI MBVOUM Jean Jacques, dans une interview accordée à la rédaction centrale du journal en ligne LA PLUME INFO. Voilà l'intégralité :
Interview- Dr Binzouli Mbvoum Jean Jacques
« L'océan est un foyer très indiqué pour la propagation du choléra »
Après une riche carrière dans la
quasi-totalité des formations sanitaires dans l'Océan, à Bipindi, à Campo, à
Lolodorf et le District de Kribi, il va être sollicité pour coordonner la Ligue
Régionale de Lutte contre le VIH-SIDA pour le Sud. Il occupe en ce moment le
poste de Chef du Département Médical et des Activités Socioculturelle au Port
Autonome de Kribi. Il attire l'attention des pouvoirs publics ainsi que des
populations sur les dangers qui guettent la ville de Kribi dans les prochains
mois.
C'est
quoi le choléra ?
Le choléra est une maladie bactérienne. Elle
est généralement causée par le vibrion cholérique. C’est une épidémie qui
s’attrape facilement lorsque les populations ne respectent pas les mesures d'hygiène
par exemple le non-respect du lavage des mains. Jadis, il y avait de l'eau
potable et les bornes fontaines. Les citoyens consommaient de l'eau potable,
inodore, sans saveur et incolore. Une eau de bonne qualité. Mais depuis un
moment le système d'adduction d'eau s'est dégradé. Plusieurs font des puits
sans appliqué les mesures de traitement pour qu’elle soit consommable. Ces puits
n'ont pas de profondeur à cause de la nappe d'eau qui n'est pas loin de nous, y
compris la mer. Dans plusieurs quartiers de la ville, les latrines sont
construites tout prêt des puits, ce qui favorise rapidement les transferts en
dessous. Dans un autre plan, le boom démographique que connaît Kribi, très
cosmopolite et la mobilité des populations sont autant de facteurs. Ce mélange
fait de Kribi un foyer très indiqué pour la propagation du choléra. Avec la
saison des mangues qui pointe, les enfants consomment ces fruits sans les
lavés.
Quels
sont les signes de l'épidémie du choléra chez les potentielles victimes ?
Généralement,
nous notons deux signes majeurs. Le premier se manifeste par une diarrhée
blanchâtre et suivie des vomissements. La victime va aux toilettes plusieurs
fois en une fraction de seconde. Et si les mesures d'urgence ne suivent pas, la
déshydratation peut suivre en moins d'une heure de temps. Raison pour laquelle,
nous demandons aux populations d'être très vigilante et de saisir rapidement le
centre de santé le plus proche.
A
une certaine Époque, le choléra était
aussi régulier que maintenant ? Lorsque j'étais au Centre Médical d'Arrondissement
de Bipindi en 1996, nous avions eu des cas de diarrhée. C'est vrai qu'à cette
époque ce n'était pas étiqueté, comme le choléra. J'ai eu à faire face aux
moments de grande expansion de diarrhée à Bipindi, ça pouvait attaquer tout un
village. Mais nous n'avions pas enregistré des cas de décès. Mais, le constat
alarmant que je fais aujourd'hui est que l'épidémie du choléra prend plutôt une
proportion inquiétante. À Kribi plus précisément, on n'avait pas autant
d'habitants. Aujourd'hui, les gens se frottent. Il y'a une concentration des
personnes par maison. Dans nos marchés de la ville, les aliments et les fruits sont
étalés à même le sol, parfois dans la boue. Aucune mesure d'hygiène n'est
appliquée. Ce qui accélère d'avantage la propagation de l'épidémie, dès qu'un
cas isolé est enregistré.
L'épidémie
du choléra est-elle mortelle ?
On
décède facilement du choléra. La raison étant que le corps est vidé de tout son
liquide. La victime sèche à l'immédiat. L'eau passe par les vomissements et la
diarrhée. En très peu de temps, vous décédez si rien n'est fait en urgence.
Quelle
est la couche de la population la plus touchée par cette épidémie ? Généralement, ce
sont des personnes vigoureuses qui résistent mieux. Les nouveaux nés et les
tout petits sont les plus vulnérables. Les personnes âgées aussi se
déshydratent rapidement.
Que
faut-il faire pour prévenir l'épidémie du choléra ?
Au-delà
de la prise en charge rapide des cas détectés, par des soins de qualité pour
éviter la propagation de l'épidémie, qui déjà est très contagieuse. Il faut
éduquer les populations sur les mesures préventives. Le lavage des mains, des
aliments et fruits avant de les consommés. Je proposerais même que l'on évite
de prendre ses fruits, si pratiquer les mesures barrières et d’hygiènes sont difficiles.
Être très vigilant, se faire vacciner, ne pas résister comme le font plusieurs
personnes. J'ai également constaté que les citoyens acceptent de moins en moins
les vaccinations et chacun donne ses raisons. Mais, je puisse vous rassurer que
la vaccination contre le choléra marche. Pour preuve, en mi-2022, des campagnes
de lutte contre le choléra ce sont multipliées dans la ville et ailleurs. Boire
une eau sainte, faire bouillir de l'eau en mettant du javel en cas de doute,
bien cuire les aliments.
C'est
pour ainsi dire que Kribi est en danger ?
L'océan en général et particulièrement la ville de Kribi, est en danger si rien n'est fait dans les délais, tant par l'autorité compétente que les populations elles-mêmes. Nous retrouvons dans la ville de Kribi, les toilettes qui ont une profondeur maximale de 5 mètres. Je note aussi que le système sanitaire est encore de mauvaise qualité. Nos marchés sont dans un état insalubre. Seules les CTDS en charge de ces espaces marchands peuvent faire la police auprès des commerçants pour imposer le respect des règles d’hygiène. Les radios locales doivent accompagner tout cela par la vulgarisation des messages de sensibilisation.
Commentaires
Enregistrer un commentaire