ÉDUCATION : Le calvaire que vivent les Enseignants en zone rurale, un véritable frein pour l'éducation des plus jeunes.

 


  Entre état de délabrement des routes, manque de collaboration des parents d'élèves, manque d'enseignants d'État, retard d'arriver du paquet minimum, non implication des exécutifs communaux, les responsables des établissements scolaires publique en  zone rurale de notre département broient du noir et ne savent à quel saint se vouer. 


Enquête menée par Patrick NZOUE. 

Ils sont presque devenus les derniers et dégoûtés de tenir la craie blanche au profil des plus jeunes. Ces enseignants des zones rurales, ont perdu l'amour de ce beau métier qui est d'inculquer aux générations futures une éducation de base pour affronter la société et être capable de répondre aux exigences de la nation qui aura besoin d'eux demain. Le calvaire qu'ils vivent au quotidien tire à l'abandon. Avec l'état de délabrement très avancé des routes qui mènent vers leurs établissements d'affectation respectifs , remplies de bourbiers presque impraticables. N'ayant aucun moyen de locomotion. Le cas des directeurs de certaines localités, Bipindi, Akom 2, lolodorf, Campo, Nieté, c'est un véritable parcours de combattant. Pour ceux qui ont des engins à deux roues, les pannes en une journée sont légions à la merci des dépenses. N'ayant pas de logement pour plusieurs, car dans certains villages le directeur ne réside pas à domicile, cause, personne de la localité ne souhaite lui donner ce logement. Il faut parcourir des dizaines de kilomètres pour être à l'école à 7h du matin. Les enseignants se font brutaliser par certains parents pour avoir apporter une correction à leurs enfants. Ce qui oblige les directeurs d'écoles à s'y rendre une où deux fois seulement en une semaine. Selon nos sources, plusieurs établissements scolaires ont 1 seul enseignant de l'Etat et d'autres autres, sont recrutés par les parents pour un salaire de rien 15.000, et parfois des mois sans paiement. Malgré les démarches que certains responsables d'établissements entreprennent auprès des Chefs des exécutifs municipaux , toutes ces lettres n'aboutissent à rien. La quasi totalité des conseils municipaux ne trouve pas utile de soutenir les enseignants vacataires. Et c'est l'éducation des plus jeunes qui prend au coup. D'autres parlent de certaines affectations à tête chercheuse. Ils demandent à la hiérarchie de respecter le contrat qui parle de certains indemnités dont ils ont droits. Interrogé sur la question, un Directeur d'école n'a pas caché sa tristesse. << Je suis directeur depuis 20 ans dans ce département et je n'ai jamais été affecté dans une Zone urbaine comme Kribi. Nous vivons des moments difficiles. Pour me rendre à l'école, il me faut parcourir 17 kilomètres avec ma moto et dans les bourbiers. Les habitants du village refusent de me donner où habiter. Et mes dépenses par semaine sont à plus de 25.000 Francs Vraiment c'est un vrai capharnaüm que nous vivons ici. Notre hiérarchie ne veut pas se saisir de la situation. Mais il demande les résultats en fin d'année. Avec quels moyens allons-nous produire ces résultats ? >>. Le Mal est grand et la situation est catastrophique au moment où plusieurs inspecteurs se démarquent par des actions frauduleuses dans le but de nuire à certains de leurs collaborateurs pour avoir exiger ce que de droit. Certains directeurs d'écoles sont devenus des chasseurs, font du bensiken pour pouvoir joindre les deux bouts. D'autres ont pratiquement arrêté d'y aller même si la sanction de l'autorité de tutelle va suivre bien après pour abandon de poste. 



Pour y parvenir et garantir aux enfants un avenir meilleur, les responsabilités sont partagées.  Les collectivités territoriales décentralisées doivent s'impliquer dans l'éducation des enfants, selon ce qui est écrit dans les textes du nouveau code des CTD par la prise en charge des enseignants vacataires, la dotation du paquet minimum, la réhabilitation de certains bâtiments qui montrent déjà les rides de vieillesse et prêts à s’effondrer sur les élèves en plein cours. Les chefs de village, doivent trancher sur les logements des enseignants envoyé par l'État pour l'éducation des enfants et veiller à leur sécurité. Si rien n'est fait, il est fort probable que les années à venir, certains établissements scolaires des zones rurales n'aient aucun enseignant. 

Responsables et conscients de l'avenir des tout petits, ces Seigneurs de la craie, ces faiseurs d'hommes, ne souhaitent pas se ranger auprès des multiples mouvements qui naissent dans le pays, mais comptent sur leur employeur pour ensemble préparer le futur du Cameroun qui commence par l'éducation de base. Ce 05 Octobre qui désigne la journée Mondiale des Enseignants est plutôt un appel à la conscience collective. Une participation de tous. 

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