TUBERCULOSE : LA COURBE DES DÉCÈS CHUTE À L'HÔPITAL DE DISTRICT DE KRIBI





 La tuberculose n'inquiète plus ces victimes de  l'hôpital de district de Kribi. En un mois 1 décès seulement.  Celà est dû à la nouvelle dynamique de prise en charge implémentée par la direction de l'hôpital


Par Patrick NZOUE 


  L'hôpital de district de Kribi, félicité pour la troisième fois par le ministère de la santé publique, pour ce bilan satisfaisant sur la prise en charge des malades victimes de la tuberculose. La courbe qui jadis était très élevée, connait  une chute considérable depuis un moment. Sur plus de 150 malades atteints et enregistrés au centre de prise en charge, depuis l'année en cours,pour 20 maximum par mois, on compte 1 décès en quatre semaines seulement,  des cas rares. Ces malades qui finissent par ne pas avoir la chance de vivre, sont des cas qui arrivent à l'hôpital dans un état très avancé et fatigué. Dans leur pavillon, les malades de la tuberculose, bénéficient d'un accompagnement de deux mois de confinement selon les nouvelles directives du ministère de la santé publique, sur les 6 mois de traitement.<< nous sommes bien entretenu ici. On nous donne les médicaments, il y a de l'eau, le courant , des moustiquaires et de quoi se distraire. Même si nous notons aussi quelques manquements à l'instar de la vétusté de nos dortoir. Nous tendons la main à Mr le ministère pour qu'il pense à nous>> indique un malade. Chaque matin, la  responsable de cette unité de prise en charge, fait le tour de la distribution de médicaments gratuit, à jeûn. << Nos malades sont pris en charge. Chaque matin je me lève et je fais la ronde, pour donner chacun ses médicaments avant de manger deux heures après. Et lorsque tu suis ce traitement prescrit il est possible pour toi de faire deux mois ici et le reste tu le fais en communauté mais en respectant la prise de médicaments. C'est ce qui fait mon quotidien ici et après 20 ans de service on m'appelle ici Maman.>>  souligne dame Bilouer qui a trois fois bénéficier des lettres de félicitations du MINSANTÉ. Même si de temps à autre, l'hôpital connait des ruptures, un faits national, la direction de l'hôpital prends des dispositions pour que les malades ne soient pas sevrés du traitement. Pour le directeur général Dr Saurel NGo'o MEBE,qui veille au grain, un accent majeur est mit sur la conscience professionnelle, la discipline. Pour accompagner ces efforts de l'hôpital de district de Kribi, plusieurs associations chrétiennes, mènent de temps en temps des actions d'assainissement, fournissent la ration alimentaire aux malades. Tout ceci, participes pour le réarmement moral et psychologique du malade, qui va ensuite l'amener à suivre scrupuleusement son traitement. Des décès, on n'en compte plus accès, si ce n'est un seul cas isolé en un mois. 


              Un bâtiment vétuste. 




C'est l'une des doléances du directeur général de l'hôpital de district de Kribi. Le bâtiment qui abrite le centre de prise en charge des malades atteints de la tuberculose, présente déjà des signes de vieillesse. Construit depuis 1931, ce pavillon demande à être rénové. Cette requête est également celle des malades qui souhaitent passer leurs moments de traitement dans un cadre approprié et saint.


Interview- Dr Johne Wangue Marcel Valentin. 




«Nous enregistrons un cas de décès par mois>>

Il est le Point Focal Tuberculose de la lutte contre le Traitement de la Tuberculose à l’hôpital de District de Kribi.

Comment se passe le suivi des malades de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi ?

Concernant les malades de la tuberculose au sein de l’hôpital de District de Kribi, nous pouvons dire qu’ils ont un suivi idoine selon les recommandations de monsieur le Ministre de la Santé Publique. Par conséquent, il y a un protocole de prise en charge qui est mis en place et qui est complètement gratuit. Il concerne uniquement les médicaments. Il faut savoir que, dans le protocole de prise en charge, il y a beaucoup de choses qui entrent en jeu. Mais, le traitement, l’hospitalisation, certains examens de suivi et de dépistage sont gratuits. Dans la tuberculose, lorsqu’un malade est diagnostiqué positif. Nous avons une prise d’hospitalisation obligatoire d’environ un à deux mois. La raison étant que, c’est la période où il est plus contagieux. Ensuite, nous avons 4,6 ou 9 mois de traitement en fonction du type de tuberculose.

Comment se porte l’unité de prise en charge de la Tuberculose de l’hôpital de District de Santé ?

Nous avons une unité de prise en charge qui est certes rudimentaire. Mais, elle fait le maximum possible. Cela fait que nos patients qui sont hospitalisés pour tuberculose sont entre comme entre guillemets comme une communauté. Ils ont beaucoup de temps à passer ensemble. Ils sont bien organisés. Ils reçoivent correctement leur traitement dans la limite des stocks disponibles. Il faut savoir que parfois, nous connaissons des ruptures nationales. Ce qui embête un peu dans la prise en charge. Malgré tout, avec l’appui de la Délégation Régionale de la Santé et les partenaires, nous réussissons à pallier à ces soucis au quotidien.

Quelle est la fréquence mensuelle des malades de la tuberculose dans le pavillon de prise en charge ?

La fréquence mensuelle des malades varie en fonction des périodes et des diagnostics. Tous les patients avec la nouvelle méthode, dès que nous avons un patient qui fait l’un des quatre symptômes de la tuberculose à savoir la fièvre, la toux, l’amaigrissement ou l’hyper sudation nocturne, il est déjà directement testé par rapport à la tuberculose. Nous enregistrons 20 malades par mois. Avec les nouvelles directives nationales, l’hospitalisation n’est plus obligatoire pendant les deux premiers mois. Nous nous sommes rendu compte que, avant la tuberculose, la malade vivait dans un ménage et puis les autres n’étaient pas contaminés. Maintenant, il n’y a que des personnes qui posent des problèmes graves ou des problèmes d’accompagnement (ceux qui vivent seuls et ceux qui ne sont pas complaints en traitement), qui sont dans l’obligation d’une hospitalisation. 

Comment la population considère la tuberculose ?

La tuberculose est considérée très souvent comme la maladie des pauvres. Mais, elle touche toutes les couches sociales. Vous savez qu’on associait souvent les malades de la tuberculose à ceux qui vivent dans la promiscuité ou l’insalubrité. Ce sont les facteurs qui favorisent la survenue de la maladie. 

Au regard du nombre de malades mensuels, est-ce que la tuberculose ne fait pas peur ?

Sincèrement au vue de cette fréquence de malades de la tuberculose à l’hôpital de District de Kribi, c’est un peu effrayant. Mais, nous réussissons à faire reculer la tuberculose. Il faut dire dans la Région du Sud, nous sommes le meilleur centre de diagnostic et de dépistage de la tuberculose. Il faut également noter que cette fréquence de 20 malades ne concerne pas seulement la ville de Kribi. Ils viennent de tout le District de Santé de Kribi. 

Quel est l’état des lieux du pavillon de prise en charge des malades de la tuberculose ?

Le pavillon qui est rudimentaire quoi qu’on dise c’est à nous aussi. On peut vous donner un beau bâtiment, si vous ne faites pas l’entretien, il devient terne et lugubre. Donc, nous avons de nombreuses personnes qui ne faisaient pas cet entretien. Le bâtiment a été refait, mais, l’entretien n’a pas suivi. Concernant la rupture des médicaments, le Programme National de lutte contre la tuberculose est géré au niveau du Minsanté. Donc, quand nous faisons face à des ruptures, il existe des formations sanitaires qui ont une faible fréquence des malades, nous essayons le redistribuer les médicaments en fonction des zones où il y a plus de malades ou en fonction des besoins. 

Quelle est votre doléance ?

Notre doléance sur la prise en charge de la tuberculose est le volet financier. Le Programme National de Lutte contre la tuberculose nous accompagne. Nous avons également quelques partenaires qui nous accompagnent. Nous avons quelques mécènes, associations d’églises qui viennent aider sur le plan nutritionnels et de l’hygiène. Il y a aussi beaucoup d’éducation de la population qui doit entrer en ligne de compte. Ils sont nombreux les patients qui se disent être sous-informés. Pourtant, ce n’est pas le cas. Certains malades se sentent toujours stigmatisés malgré l’information que nous leur donnons. 


        

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