NOMS Et VISAGES DE PRESSE

 


Telesphore Mba Bizo: l'originalité linguistique au service de la restitution journalistique

Source : André BION 

Son dico sonore accroche de plus en plus les auditeurs du poste national de la CRTV et décroche davantage d'audience. La manipulation des  langues est l'angle de traitement et le corpus le plus alléchant pour ce journaliste et traducteur dont le penchant pour la linguistique n'est plus à démontrer. Il apparaît depuis quelques temps comme le savant dosage entre compétences linguistiques diverses et performances journalistiques précieuses. Telesphore Mba Bizo, puisqu'il s'agit de lui, se donne à apprendre et à comprendre  via *Noms et Visages de Presse*. Ouvrons donc le dico ordinaire de ses tranches de vies extraordinaires.


Enfance rigoureuse, douloureuse et finalement heureuse

 Le 23 février 1975 à Yaoundé, vient au monde Telesphore Mba Bizo. Il est le fruit des œuvres de feu Pierre Baptise Bizo, son père, cheminot à la Régifercam, et de la regrettée Céline Noualè, sa mère, couturière.   Cest un digne fils du village Bidjouka par Bipindi dans le département de l’Océan, région du Sud. En famille l'ambiance est bonne enfant. Ils sont sept gosses au total dont quatre garçons et trois filles et Telesphore en est le sixième. *" L’aîné, Céleste Allélou, est l’un des précurseurs de la mode et du stylisme au Cameroun. Natasha Bizo s’est distinguée dans le Bikutsi. Aimey Bizo, quant à lui, est membre fondateur des Stars-System, le premier boy’s band du pays. Mon écriture journalistique subit l’influence de mes ainés. Je ne commence pas la fête quand je n’ai pas repris Michael Jackson dans ses beats les plus rapides comme Smooth Criminal ou BAD."* Les  parents de Telesphore sont  chrétiens catholiques pratiquants. C'est tout naturellement et logiquement qu'Ils  inculquent à leurs enfants la discipline spirituelle. Bien qu'installés en ville ils exigent de leur progéniture qu'elle fréquente le plus souvent le village. Les parents de Telesphore sont aussi très attachés aux valeurs d'une éducation de base et prônent donc l'abnégation au travail, le culte de l'effort et par dessus tout,  la soumission à l'éducation catholique romaine.Telesphore  est marié à une charmante étoile du Haut Nyong et comptable-matières. Leur union leur a offert la bénédiction de six enfants: *"les premiers enfants naissent en année  Licence. L’un des plus grands bonheurs consiste à aller au village en famille. Chaque conversation avec les co-villageois est un régal linguistique grâce à ma capacité de transcription et de traduction de leurs messages."



Entame et étapes des études d'une âme faite pour l'altitude

La scolarisation conduit ses pas innocents et claudicants  d'écolier à l'école maternelle catholique de Mvog-Ada un quartier de Yaoundé. En effet Telesphore ne marque pas ses pas convenablement. Ce sont d'horribles séquelles d'une  foireuse et malheureuse  injection au Quinimax. Mais cela n'enlève en rien sa détermination à aller de l'avant. Il reste bel et bien debout physiquement et psychologiquement : *"'J'ai transformé le handicap en avantage dans la formation et le développement des valeurs. Dans des amitiés sincères Quand tu as des qualités enviables, le handicap devient une vantardise et même une lumière qui te distingue."* Telesphore amorce ses études primaires à l'Ecole publique de Djoungolo 2 et les achève dans son village Bidjouka. Il part donc de la ville pour le village. Un choc au départ : *" Ce fut une expédition punitive  brutale. Je n'avais aucun acquis villageois. Je ne savais pas tenir la machette. Je n'ai jamais pu prendre un gibier dans les pièges. Je suis devenu intraitable à la pêche, ma passion"* heureusement l'enfant qu'il est à l'époque est doté d'un mental d'acier. Il achève brillamment et habilement ses études primaires avec au bout du compte le CEPE. Ce succès va lui valoir de quitter le village pour une cité balnéaire. Il arpente donc le chemin du secondaire pour la première fois au lycée de l’Océan à Kribi où il accumule sans rides tous les diplômes requis au secondaire parmi lesquels le baccalauréat philo-lettres en 1996. C'est donc un élève riche du fond et de la forme de sa langue maternelle et les secrets de ses us et coutumes, forgé et bien formé par la vie de  l'école et la  rigueur et la rudesse de l'école de la vie au village qui s'apprête à franchir les seuils des amphithéâtres. L’université de Douala lui décerne une licence ès lettres bilingues anglais-français en 1999. L’École supérieure de traducteurs et interprètes, ASTI de l’Université de Buéa lui délivre un master en traduction en 2004. Trois ans plus tard, l’École supérieure des sciences et techniques de l’information et de la communication, ESSTIC, lui accorde un Masters-DEA en sciences de l’information et de la communication. Il est de retour à l’université de Douala où il finalise une thèse dans le même domaine. 



Une carrière aux mille et une opportunités

Alors qu'il est encore en train de finaliser sa Thèse, Telesphore est chargé de cours associé de communication à l’Université catholique d’Afrique centrale et de traduction à l’Université panafricaine depuis 2013. 

Ses véritables débuts professionnels interviennent à la Cameroon Radio Television, CRTV, en 2000 à la faveur d'un concours de recrutement. Il tente sa chance pour dit-il fuir le chômage. Il y fait ses classes et trace les grâces d'une promotion logique. Il devient grand reporter et éditorialiste. L’expertise individuelle l’inscrit à la Fédération internationale de la presse cinématographique, FIPRESI. Elle lui donne de siéger aux jurys des festivals internationaux de films de Rotterdam aux Pays-Bas en 2008, de Zanzibar en Tanzanie la même année, de Fribourg en Suisse en 2009, de Mannheim-Heidelberg en Allemagne en 2011, de Durban en Afrique du Sud en 2012 et de Toronto au Canada en 2014. 

 Télesphore Mba Bizo est sélectionné comme discutant au Premier forum mondial de la langue française. l'Afrique du Sud est le pays d'adoption de Telesphore grâce à son intime Mike van Graan, homme de culture sud-africain. Il est l’initiateur du mouvement panafricain Arterial Network. L’institution installée au Cap promeut la liberté d’expression, la démocratie et la gouvernance à partir des arts et de la culture au sein de l’African Arts Institute. La collaboration avec AFAI et Arterial Network lui vaut des prestations privées mensuelles et même une rémunération de 2009 à 2014. Elle lui donne de coordonner la publication de Artwatch dans les 14 pays francophones d’Afrique. Art Moves Africa lui finance la publication de la mobilité culturelle et artistique en Afrique centrale. L’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation, FAO, lui assigne la mission d’élaboration de la stratégie de communication du Recensement général de l’agriculture et de l’élevage, RGAE, en 2016. La Banque africaine de développement, BAD, le retient comme consultant international en charge de l’élaboration de la stratégie de communication de la Communauté économique de l’Afrique centrale, CEEAC. L’Union internationale de la conservation de la nature, UICN, et la Commission des forêts d’Afrique centrale, COMIFAC, le contractualise comme réviseur de l’état des aires protégées en Afrique centrale 2020. La Commission de l’Union africaine, CUA, lui accorde des prestations en communication en 2020. 

En dehors des arts et de la culture, Telesphore Mba Bizo s’est bâti une réputation dans le secteur rural, notamment l’agriculture, l’élevage et la foresterie. Cette expertise lui accorde d’être le consultant en communication du Programme Agropoles au ministère de l’Économie de 2014 à 2017. Les mêmes missions, sur financement de la Banque mondiale, lui reviennent au Projet de développement de l’élevage, PRODEL. 


Ses meilleurs souvenirs


"L’un de mes meilleurs souvenirs est la rencontre avec Abdou Diouf à Québec au Canada en 2012. La rencontre avec John Kufor en Afrique du Sud en 2010 en Afrique du Sud lors de la conférence High-Way Africa sur le journalisme à Grahamstown"


Ses repas préférés


 "C'est  du riz à la sauce d’arachide. Je suis friand du poisson quand mon épouse, native du Haut-Nyong, préfère la viande."



Sa philosophie de vie

"Faire la fête n’a de sens que lorsqu’on a d’abord été sérieux en travaillant d’arrache-pied. L’abnégation au travail doit précéder la consommation des plaisirs de la vie. S’éclater est indispensable. Il s’agit de savoir travailler. Il faut éviter de tromper le travail. Le travailleur qui ajoute à cette qualité les valeurs universelles comme le bien, la paix, la justice, la patience, la sobriété, la piété ou encore l’amour a le succès garanti."


Son regard sur le journalisme

"Le Cameroun a la presse qu’il mérite. Notre économie des médias est compliquée."


Ses couleurs préférées

  "Le blanc et noir. J’ai subi l’influence de mon quartier de naissance, Mvog-Ada. Il est le territoire du Tonnerre Kalara Club, TKC. Le noir était aussi la couleur des Stars-System, le groupe musical de mon ainé direct."


Son pire des souvenir

 Le décès de son père en 1992. 



Un mot sur le petit dictionnaire sonore

"Pour le Petit dictionnaire sonore, je pose que la crise anglophone est d’abord un problème linguistique. Parler la langue de quelqu’un, c’est le respecter, le considérer et accepter de faire partie de sa culture. Je poursuis qu’anglophones et francophones sont myopes. L’anglais et le français leur sont des accidents historiques. Il y a un Cameroun qui pré-existe à l’avènement du bilinguisme. Nous avons un fond linguistique commun qui est spécifique au Cameroun. Il y a une langue camerounaise de tous les jours. Les Camerounais la pratiquent en toute inconscience sans la prendre en considération. Il faut un éveil qui montre aux Camerounais que nous sommes un et unis dans un parler qui échappe au reste du monde et qui construit notre identité linguistique. Le fait d’avoir en partage le même patrimoine ou génétique linguistique est producteur d’un lien plus étroit entre Camerounais. Il fallait donc faire quelque chose à partir de l’outil à ma disposition, le Poste national de la CRTV. J’ai suivi la Danse des mots sur Radio France International. RFI, uni-jambiste, produit une chronique en une seule langue, le français. Le Cameroun en compte près de 300. Ces richesses et diversités méritaient une tribune."


Ses perspectives


"La demande souhaite avoir une version visuelle du  petit dico sonore, même mensuelle. Je prépare son avènement. La publication des 500 premiers éditoriaux est en cours de négociation avec un éditeur. Pourquoi un dictionnaire ? Parce que je traite des entrées linguistiques. Elles proviennent des conversations ordinaires. La parole est mon corpus"


Pourquoi petit dico ?

 "Pour rester humble et reconnaître que je suis faillible. Par ailleurs, les Petits dictionnaires sont plus exploitables. Ils n’occupent pas les espaces. Sonore parce que je le produis à la radio."


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